L'enjeu et le manque de temps pourrissent les conversations ...
Découverte [PODCAST] : "Nouvelle École"
Ma première facture SFR de portable était de 1 600 F 💰
Je te mens, ce n’était peut-être pas la première, mais pas loin ! Et contrairement à la dernière fois, là je me rappelle très bien que l’on comptait en francs.
J’ai eu mon premier téléphone portable en seconde, entre 15 et 16 ans. C’est très jeune pour l’époque. Mes parents ne roulaient pas sur l’or, mais 1/ mon père a toujours été précurseur en techno, donc il se réservait un budget pour ça et pas autre chose, 2/ mon collège-lycée était un peu loin de la maison pour ma mère qui s’inquiétait (Une photo de moi à l’époque devrait te faire comprendre pourquoi mais, oh, quel dommage, je n’en ai pas sous la main).
Bref, me voilà avec un Ericsson GA628 en poche, enfin … en sac à dos.
Et je te parle d’un temps où les forfaits téléphones étaient 1h journée, 1h soir et WE, pas d’internet, SMS payants ! 😱
Mais je pense qu’à cet âge, la notion d’argent m’échappait un peu trop, couvé par mes parents qui voulaient me dissimuler le sentiment du besoin sûrement.
Jusqu’à cette facture de 1 600 Frs.
Comme je l’ai dit plus haut et dans un autre email, on ne peut clairement pas dire que j’étais un “canon de beauté”. Donc quand tu es un mec hétéro qui veut plaire aux filles, tu essaies d’être cool, drôle et à l’écoute.
Alors j’ai commencé à utiliser mon portable comme arme de cette stratégie (parce que oui, au début c’en était une, je le niais à l’époque, mais il est temps de me regarder en face !)
Et je passais des heures au téléphone, majoritairement avec des copines : #SPOILER ALERT : oui, elles ne sont restées que copines, cette technique ne fonctionnait absolument pas, Aurélie m’avait même dit quand je trouvais bizarre qu’elle ne réponde pas à mes SMS : “mais mec, ils sont PAYANTS tu sais ?” 🤬
Au moment ou je me rendais compte de l’échec de cette technique de séduction, je me rendais aussi compte que j’adorais ces discussions. On parlait de choses très nazes au début des conversations : “Comment tu le sens le contrôle de maths toi ?”, “Tu penses que Damien voudrait sortir avec moi ?” (J’ai une aversion aux les Damien depuis), etc …
Et plus on avançait, plus on échangeait sur des sujets dont la majorité des gosses de 15 piges se foutaient, mais qui, moi, m’intéressaient : “Tu penses qu’il y a un but à la vie sur Terre ?”, “Je sens qu’à la maison, y’a une tension, ça m’angoisse de rentrer chez moi …”, “Depuis que mon père est mort, je suis bloqué… Je ne sais pas pourquoi …”
Alors on avait pas de réponse à tout ça, mais ça nous faisait du bien d’en parler. On s’apercevait même de quelques fulgurances pour nous aider dans nos problèmes du moment. C’était agréable de parler d’autres trucs que la “hype” qui monopilse les discussions d’ados, et qui, pour tout t’avouer, me mettait particulièrement mal à l’aise puisque j’étais complètement hors de la hype, même si j’essayais d’y coller.
J’ai découvert que je pouvais vraiment connaitre mes potes, ami.e.s, camarades de classe une fois sorti des enjeux que je m’imposais et de la précipitation d’une discussion qui dure 5 ou 10 minutes, au milieu d’un groupe.
Même la personne la plus expressive, exubérante, extravertie devient profonde et sincère dans ce genre de face-à-face.
Même la personne la plus fière, “frimeuse”, qui se la raconte un max finit par baisser d’un ton, ouvrir des portes fermées à clés à l’intérieur d’elle et se rendre compte qu’il n’y a plus rien à prouver à cet endroit 🙏🏼
Et donc tout ça, ça fait une facture à 1 600 frs pour un mois ! Facture que j’ai gentiment remboursée à ma mère (celle-là puis les autres), en partie, l’année suivante en prenant un job d’été où je devais nettoyer les chiottes d’un bâtiment au milieu d’un hôpital psychiatrique.
On dirait un “Tu préfères” hein ?
Tu préfères ne pas comprendre les gens en profondeur mais payer le minium à SFR OU faire des hors-forfait énormes, comprendre ce que ressentent les gens mais nettoyer les toilettes de personnes ayant des troubles grave du comportement ?
J’aime le risque …
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Parle de toi, je te parlerai de moi …
Pour arriver à faire parler les gens de ce qui les coincent au fond d’eux, de leurs doutes, leurs problèmes mais aussi leurs joies et satisfactions intenses, la meilleure technique que j’avais trouvé était de parler de moi en premier.
Donc il y a avait des phases ou je parlais beaucoup. Et généralement plutôt de mes mauvais côtés, que je tournais en dérision. Et je n’insistais jamais pour avoir une info, je suggérais avec ma propre histoire.
Aujourd’hui, c’est un peu spécial, car je te fais découvrir un podcast qui n’existe plus. Enfin, il existe puisque je te le partage, mais il n’y a plus de nouvel épisode. Antonin, son créateur, a lancé une autre aventure, celle d’un artiste musical qui s’appelle L’Enfant : je te conseille d’aller écouter au moins juste pour les paroles, ça pique là où ça fait mal, c’est assez puissant.
Et donc ce podcast, c’est Nouvelle École : où comment pendant 1 ou 2h, il interviewe des personnes plus ou moins connues, en les poussant dans des retranchements qu’il sort lui-même de son vécu, de ses troubles, des ses questionnements.
Quand il reçoit des personnalités médiatisées, il le fait généralement hors période de promotion pour elles, ce qui fait que le podcast n’a pas d’autre enjeu que de parler d’elles. Évidemment de leur œuvre aussi, mais on se plonge beaucoup plus dans leurs vécus, leurs troubles et leurs questionnements, t’as compris : en miroir complet d’Antonin.
On va trouver des “punchlines” assez fortes, on va entendre des crises existentielles, des doutes chez des être humains que l’on pensait roc.
Et puis on peut aussi entendre des mécanismes, des fonctionnements, des attitudes que ses invité.e.s ont crées pour mieux s’en sortir dans leurs vies, à leur niveau.
Les notes du podcast sont dithyrambiques sur toutes les plateformes, mais il est possible de lire parfois que Antonin parle trop, coupe, interrompt et le commentaire est joliment agrémenté d’une seule étoile.
Mais personnellement, je pense que c’est parce qu’il parle de lui, de sa vie, qu’il arrive à faire parler celui ou celle qui se tient en face de lui.
Ce podcast est un régal. Même s’il est fini, c’est aujourd’hui encore mon préféré
Mes épisodes favoris
C’est un supplice de choisir ici … Mais c’est le jeu ! alors voici mon TOP 3 (dans le désordre) :
🧠 Bruno “Navo” Muschio - La chance respecte ceux qui la respectent : Navo, c’est le bras droit de Kyan Khojandi, Bruno est l’homme de l’ombre de “Bref”, “Serge le Mytho”, “Bloqué”…. Il est extrêmement inspirant. Il sort punchline sur punchline et c’est un exemple de confiance en lui. Je n’arriverai jamais à son niveau, mais l’écouter me donne envie d’essayer et m’aide à progresser sur cet aspect de moi en déficit.
🌞 Marina Rollman - La vie n’est pas un montage : J’adore cette humoriste déjà, donc je suis très biaisé : mais je trouve cette interview très riche, parce qu’elle pointe un sujet qui me parle beaucoup : si tu veux être fort.e quelque part, n’imagine pas la fin, mais tombe amoureu.x.se du parcours, autrement dit du quotidien rébarbatif et répétitif du parcours. Ce que tu vois de bien chez les autres n’est pas la réalité, mais un résultat : personne ne partage la conquête sombre du résultat.
⚔️ Oussama Ammar - Le but c’est d’être légendaire : Oussama, c’est le famous co-fondateur de The Family, devenu assez connu avec le succès de quelques startups qu’il a accompagné et ses vidéos Youtube sur le sujet. Mais là où je le trouve le meilleur, c’est dans cet exercice : une interview qui n’a rien à voir, comme celle-ci ou celle chez switch (sa meilleure je pense). Il choque, il est malaisant parce qu’il perturbe notre système de pensée, mais c’est grisant de l’écouter.
C’est tout pour aujourd’hui, j’espère que tu trouveras au moins le temps d’en écouter un : moi, mes moments préférés pour Nouvelle École en particulier, c’est quand : Je plie le linge / Je fais le lit / Je me ballade dans le bois (De Boulogne… Et ouais, moins ouf tout de suite …, cette dernière option n’ayant aucun rapport avec l’option précédente “je fais le lit”, merci)
Si tu veux m’aider, partage ton article préféré dans la liste accessible ci-dessous à ton vieux crush de lycée à qui tu parles encore, avec quelques mots gentils :
Belle journée et à demain ! 👋🏼
Une aversion aux Damien? :D