"On ne fait pas l'expérience du monde, mais l'expérience de ce que l'on ressent du monde..."
HORS SÉRIE : Dossier sur Franck Lopvet
**De quoi va-t-on parler aujourd’hui :
Tu te rappelles, j’avais dit en janvier qu’une fois par mois je ferai un épisode spécial, où ce n’est plus un média qui est mis en avant, mais un sujet spécifique, voilà donc mon sujet de janvier… Le 14 février … Un commentaire ?
Dans cet article, je vais te parler de Franck Lopvet : je l’ai teasé avant, le voici enfin : je vais te parler des ses principes, notamment sur le fait que l’objectivité n’existe pas, qu’il faut accepter qu’on est tous dégueulasses et qu’il n’y a pas de but dans la vie à part celui de vivre. Et je vais te proposer mes meilleurs médias pour accéder à sa connaissance.**
L’important ce n’est pas combien de quilles touche la boule, mais le bonheur perçu à chaque quille touchée… 🎳
Charlie ne voulait pas jouer, « c’est trop dur », « je ne vais jamais y arriver ».... puis :
Elle : « Papa, si je gagne, tu peux me faire sauter en l’air dans tes bras ??? 🥺 »
Moi : « oui bien sûr ! 💪🏼» Elle joue, et ne renverse qu’une seule quille.
Elle, bras en l’air 🙌🏼😃 « Ooooouuuuaaaaaaiiiiissssssssss !!!!! Allez papa, tu me fais sauter ? »
2 conclusions :
- La Réussite se définit de plusieurs manières. - Ce n’est pas la volonté qui motive l’action, mais le désir : ma fille > Spinoza
Charlie, 5 ans.
#ouaisalafinjavaismalauxbras#spinoza#bowling#philosophie#messuccessontdeschequesmesechecssontdeschefsdoeuvre#pereetfille#reussite#echecs#laviequoi#philo#alafinelleafaitunstrike 😍
Je pense que cette interprétation de Charlie te parle.
La dernière fois, je te parlais de Mo Gawdat, qui avait trouvé l’équation du bonheur, que je te rappelle ici :
« Si on regarde le bonheur avec une vision d’ingénieur, on peut le résumer en une équation : il est supérieur ou égal à la différence entre votre perception des événements de la vie et vos attentes »
Et aujourd’hui j’ai envie de focaliser sure nos attentes.
Parce que nous avons tous une partie de nos attentes qui résultent de notre propre fait :
En tant qu’individu : via notre histoire, notre éducation et nos blessures.
Si X veut tant réussir, c’est peut-être à cause d’un frère qui lui semblait plus adulé dans la famille, ou si Y se complait tellement dans la douleur, c’est peut-être qu’elle a eu l’impression, réelle ou non, d’être rabaissée personnellement à l’école ….
Dans tous les cas, X ou Y est « marqué.e ». Et souvent, cette marque nous construit, elle caractérise l’architecture de notre vie, de notre perception de ce qui nous arrive : cette carapace, ce vernis d’autodéfense nous enduit d’excuses, de raisons, d’explications.
Nous construisons ainsi notre propre modèle mental, je te conseille d’ailleurs l’excellent livre de mes amis Béatrice et Philippe pour comprendre ce terme.
Ce modèle mental tend à définir l’essence de nos attentes sur la vie, nos ami.e.s, nos amours, notre boulot, nos achats compulsifs et l’éducation de nos enfants.
Et l’erreur commune que nous faisons tou.te.s, c’est de croire que c’est notre nature, et que c’est immuable.
Mais d’autre part, nous avons également une sorte de conscience collective humaine,
ou plus globalement d’Histoire humaine, qui nous pousse également à agir ainsi.
Une sorte de modèle mental commun qui influence nos attentes collectives sur la vie mais qui émet aussi un jugement de valeurs d’ensemble. On a tendance à parler d’éducation Judéo-Chrétienne en France, mais ailleurs sur la planète et en d’autres temps, on trouvait les mêmes principes : quand un rituel d’offrande à des Dieux passait par un sacrifice humain, ça en dit aussi long sur ce que nous pensons de la valeur de nos vies.
Et finalement, pour moi, enfin de la manière dont je le vois, cette fusion de modèles mentaux : mon modèle propre et le modèle de la société humaine dans laquelle j’évolue, a créé une sorte de personnage en moi, souvent symbolisé en psychanalyse par notre petit être, c’est un peu ça : il y a un mini moi, enfant, à l’intérieur de moi, qui passe son temps à être jugé.
Cette semaine d’ailleurs, j’ai écrit à ma coach et pour la première fois j’ai réussi à exprimer ce qu’il m’arrivait de ressentir parfois, je te retranscris un extrait ici :
« … A l’intérieur de ma tête c’est comme si j’étais en prison à perpétuité et que j’allais demander régulièrement une remise de peine : à chaque action qui pourrait sembler correct, mon avocat est chargé , mais le procureur et la cours me montrent à quel point le monde est bien trop haut pour moi, et je retourne dans ma cellule jusqu’à la prochaine audience… »
Quand ce mini moi est au fond de sa cellule, ça veut dire que mes attentes me paraissent énormes, et que je m’estime être bien au-dessous de mes objectifs. Mais il est primordial pour moi de garder ces objectifs pour me sentir en condition d’échec. Parce que ma carapace est construite comme ça.
Et le pire, c’est que parfois j’aime ça. Il m’arrive d’aimer cette souffrance parce qu’elle est facile pour moi : c’est mon habitude, mon modèle.
Seulement, il y a plusieurs problèmes là-dedans :
Ces modèles mentaux me poussent à être parfait, à être une meilleure version de moi-même, mais sans jamais m’évaluer à ma juste valeur, ce que je suis et fais réellement, donc les dés sont pipés quoi qu’il arrive.
Être une meilleure version de moi-même est une course sans fin, parce que je peux toujours élever mon niveau d’attentes sans jamais m’arrêter, et je pourrais réussir à me prouver qu’à n’importe quel niveau je ne suis pas meilleur qu’avant.
Aucune version n’est parfaite, et se flageller de ne pas l’être ne change strictement rien. Alors il faut s’accepter, mais je ne te parle pas d’accepter tes vilains petits défauts ou tes quelques erreurs, je te parle d’accepter tout ton être, dans sa beauté comme dans son ignominie : d’accepter tous les recoins sales, égoïstes, manipulateurs, égocentriques de ta personne. Accepter ta vraie noirceur, celle, au fond de toi, que tu sais détenir mais que ta carapace t’aide à protéger du regard de ton honnêteté intellectuelle.
Tu trouves que le monde est trop tranquille, qu’on ne se triture pas assez le crâne comme ça ? T’es tombé.e là par hasard ? Allez, viens avec nous, abonne-toi !
Alors, il est temps que je te parle de Franck ….
Franck, je te l’ai teasé à fond dans plusieurs épisodes depuis le début de DansMaZone, d’ailleurs, si tu es allé.e dans les moindres liens que j’insère à chaque fois, tu as déjà dû voir une vidéo par-ci ou écouter un podcast par-là que je te suggérais de lui.
Franck me semble être l’anti-coach par excellence tout en coachant. Très étrange comme principe, mais en gros son coaching c’est de te dire que tu n’as pas besoin de coaching.
Selon lui, tout peut se résumer en quelques principes :
Accepte que tu es aussi beau.belle que dégueulasse, et reconnais-le, pour toi, pour les autres : là commence ta vie, tu as le droit de dire à ton meilleur pote qui t’appelle à 2h du mat’ en semaine pour te demander de venir l’aider à changer sa roue à 50 bornes de chez toi : « non, là je n’ai pas envie, démerde-toi » si c’est ce que tu penses.
Accepte que la vie t’amène ce que tu penses de toi et du monde : la façon dont tu formules tes espérances en dit plus long que l’espérance en elle-même : Si tu te dis « j’aimerais vraiment être riche », alors tu envoies le message que tu es pauvre, donc tu vas continuer à l’être. Disclaimer : il ne suffit pas de dire « je suis riche » pour l’être, mais tu valides déjà une partie du chemin pour y arriver.
Non, il n’y a pas de but, de raison de vivre à part vivre : si tu te demandes « merde, qu’est-ce que je fous là en fait ? », bah avec Franck, t’as une réponse toute faite : t’es là pour être là, alors arrête de te prendre la tête.
L’objectivité n’existe pas : Par essence nous sommes subjectifs, à la limite, la somme de nos subjectivités peut incarner l’objectivité, mais impossible d’en extraire une pour dire que voilà, c’est ça l’objectivité ! Demande à 20 personnes isolées chacune dans une mini pièce mais voyant chacune la même chose : une lampe, un bigmac ou un gosse de décrire en 5 minutes « objectivement » ce qu’elles voient, et tu auras 20 réponses différentes.
Tu commences à capter le personnage ?
Là, je te vois, tu commences à t’enfoncer dans ton dossier de siège, tu lèves la tête, l’air pensi.f.ve et tu te dis « il est où le lien unsubscribe déjà sur cette newsletter ? »
Je ne vais pas te mentir, la première fois que j’ai écouté Franck, je me suis dit : « Ok, le mec est complètement ché-per, je n’ai pas le time, moi faut que je kiffe ma souffrance à côté-là !!! »
Puis je l’ai trouvé addictif…
Je ne saurais même pas t’expliquer pourquoi, comme tous les gourous j’imagine, mais j’y reviens toujours…
Alors j’ai du recul, je regarde plein d’autres choses, j’écoute plein d’autres sources et je lis beaucoup d’autres avis.
Mais j’avoue que Franck me touche, enfin plutôt il touche un point sensible chez moi, comme si il allait chercher ce truc que je ne veux pas me dire, ce truc que ça me ferait grave chier d’avouer en public, lui il me matte dans les yeux et me dit : « t’inquiètes, j’ai vu mais j’dirais que dalle », il me sourit, se retourne, marche un peu, s’arrête, se re-retourne vers moi et me redis : « mais j’ai vu … » 👀
C’est à la fois insupportable, mais salvateur.
Tu te souviens de Docteur House ? (Ouais, j’ai fait le mec qui ne regardait pas les séries dans un autre article et à chaque fois je t’en sors une que j’ai vue, et alors ? Moi ch’uis v’nu ici pour souffrir OK !!!)
Docteur House avait une rengaine : tout le monde ment. Ça ne sert donc à rien de parler aux patients pour faire un diagnostic, puisque de toute façon, ils mentent.
Et tu sais à qui on ment le plus ? A nous-même. Franck t’aide à mettre le doigt dessus. Et ça pique.
Comment aborder Franck ?
Je vais te donner 5 morceaux de Franck. Dans l’idéal, évidemment que j’ai envie que tu écoutes/regardes/lises tout, mais en vrai, je le vois un peu différemment cette fois.
Je ne vais pas te mentir, Franck se répète beaucoup. Dans chacune de ses interventions, il y a des pépites, mais tu fais vite le tour de sa pensée générale.
Alors aujourd’hui, je te propose 5 extraits pour t’aider à trouver comment toi tu veux l’aborder, par quel biais tu veux apprendre à le connaitre.
Et ça dépendra de ton media favori en plus.
Enjoy !
1. PODCAST : Entretien avec Franck Lopvet – Partie 1/3
Bon, là c’est évidemment un piège, en te donnant le 1/3, j’espère bien (je sais même !) que tu vas continuer avec les 2 suivants. Dans ce podcast, Franck échange avec l’un de ses compères que l’on retrouve souvent, notamment dans les Lignes Directes dont je parle ci-dessous. Le jeu de l’ITW est bien fait : Franck explique ses théories et comment son chemin l’a mené jusque-là. Ce que j’aime chez Franck, c’est son contre-pied : dans cette série, il explique notamment à quel point il est heureux que des femmes comme Kim Kardashian ou Nabilla en France aient pu s’exprimer et mettre en avant les sujets qui les touchaient, que enfin le monde pouvait être plus superficiel et se soulage de ça, je te laisse écouter pourquoi …
2. YOUTUBE : Franck Lopvet | REPLAY Ligne Directe #2 - PART ½
Je continue hein ? 2eme piège. Les Lignes Directes sont une autre manière de comprendre la vision du monde de Franck : dans cette vidéo, il prend des questions de personnes sélectionnées au hasard. Franck se « connecte » à elles (je te laisse bâtir ta propre interprétation de « se connecte »), et répond. Tu t’aperçois que dans 90% des cas, l’interprétation de Franck est que la question posée n’est pas vraiment la question à laquelle il faut répondre. Il va justement chercher ce qui se cache derrière la question pour explorer une partie plus cachée de l’auditeur.trice, ou plutôt refoulée …
3. LIVRE : Un homme debout
Si tu es plus bouquin, là au moins tu trouveras toute la thèse de Franck, de A à Z, en passant par son expérience personnelle. Il explique comment il s’est « perché » dans la spiritualité pour se rendre compte qu’au final, c’était juste une envie d’être mieux que les autres, d’être l’homme Fort, d’être supérieur. Alors il est redescendu pour être juste lui et faire avec ça. Il se lit très vite, je te mets un passage :
4. PODCAST : Faire confiance à la vie – Franck Lopvet - Sismique
Tu te souviens, je t’avais parlé du Podcast Sismique que j’adore ici, et bien Franck est passé dedans, donc j’aime encore plus fatalement. Dans ce Podcast, on sent que Franck essaie d’être le plus compréhensible possible car il sait qu’il parle à une autre audience, une qui n’est pas habituée à lui. Il est ainsi plus accessible, jusqu’au moment où Julien, le créateur du podcast, lui pose une question technique et que Franck avoue ouvertement que c’est le croisement du podcast, il sait qu’il va perdre du monde. Dans cette ITW est abordé le thème de la morale selon Franck et le sujet d’accepter tout malheur, aussi grand soit-il, car il arrive avec son revers de bonheur. Voilà, et pour en discuter avec un exemple, tranquille, comme deux potes au coin du feux, eux, ils prennent Hitler !
5. YOUTUBE : Franck Lopvet : L’acceptation de soi – Tistrya
Alors celui-là, c’est pour les plus ché-per d’entre nous. Moi je me l’écoute de temps en temps pour m’endormir. Si tu ne connais pas la chaine Youtube Tistrya, et bien c’est …. Particulier… J’ai souvent eu envie de t’en parler ici, mais je crois que je ne suis pas prêt, ou toi, je ne sais pas … Moi j’adore, mais j’ai conscience que la chaine va loin. Puis j’ai découvert que mon rappeur préféré dont je t’ai parlé la semaine dernière en tirait carrément des passages pour finir ses tracks, donc je me suis rassuré. Là on parle énergie, lumière, champ aurique…. Si tu as souri sur ces derniers mots, ne commence pas par cette vidéo-là !
Tu as des ami.e.s ché-per pas encore abonné.e.s à ma newsletter ? Comment tu peux leur faire ça ! Partage tout de suite !
Pour en revenir à Charlie, dont je parlais en début d’article :
Ce qui me rend malade, c’est que sous mes airs de vouloir bien faire, je lui transmets forcément des trucs pas très cools, alors même que j’essaie de tout faire pour l’éviter, comme toi d’ailleurs j’imagine, si tu es parent. Mais c’est impossible d’être irréprochable. Et dans 10 ans, elle me reprochera des trucs dont je n’ai même pas idée aujourd’hui (et je n’en aurai pas plus d’idée au moment où ses reproches arriveront d’ailleurs), c’est inéluctable.
Mais malgré tout, j’apprends à la regarder, à l’écouter, comme si le temps s’arrêtait, certes parce que je l’aime, mais aussi parce que j’aime le mini moi que je vois à travers elle, à ce moment du mini moi où mes attentes étaient simples, où je savais ce que je voulais sans regretter hier ou angoisser de demain.
Certes, Charlie ne fait pas encore d’auto-analyse ou d’acceptation de ses parts d’ombres, mais Charlie, quand elle renverse une seule quille au bowling, elle a l’impression d’avoir soulevé le monde.
Un jour, quand on aura le droit d’aller au bowling de nouveau, promets-moi si tu ne renverses qu’une seule quille de te forcer à sauter de joie, vas-y, simule, je m’en fous, mais exulte stp, exulte comme tu n’as jamais exulté, juste pour ça : une seule quille ! Et reviens me dire ce que ça t’a fait après.
C’est toi qui créé la joie, pas ce que tu fais.
Bonne fin de dimanche de 14 février ❤️