Tu préfères faire quelque chose qui te dégoute ou critiquer sans rien changer ?
Découverte [PODCAST] : "Vlan"
**De quoi va-t-on parler aujourd’hui :
D’un Podcast : Vlan. Sur ce podcast, Grégory interview des personnes de milieux différents pour leur demander, en gros, comment ils ont réussi ou tentent d’accéder au bonheur. ITW de 30 min en général avec des invité.e.s passionnant.e.s : écrivains, journalistes, ingénieurs, psychologues…
La structure d’aujourd’hui est un peu différente : dans la première partie, je ne vais pas te parler d’un bout de ma vie, mais de ce que je pense. Et je pense qu’on aime bien trop critiquer ce qui sort de notre zone d’acceptabilité, alors que parfois cela pourrait nous sauver ou du moins nous permettre de vivre une meilleure vie, si on acceptait que nos solutions ne sont pas les solutions ultimes aux problèmes des autres.
3 épisodes de Vlan m’aident sur le sujet, avec Mo Gawdat, Ester Perel et Thomas D’Ansembourg.**
J’aime l’expression '“il ne faut pas tirer sur l’ambulance” 🚑
Au début je ne l’avais pas réellement comprise.
Cette expression vient d’une femme politique française, Françoise Giroud, qui jugeait la candidature de Chaban-Delmas hors de propos en 1974, alors que le duel VGE-Mitterrand faisait déjà rage. Il n’y avait pas de place pour une troisième personne.
Elle concluait un article dans le journal l’Express avec cette formule :
“Il faut lui donner une ambassade. Il sera parfait. L'Elysée? Mais en voilà assez à ce sujet. Si M. Chaban-Delmas retrouve soudain la faveur du sort, il sera bien temps d'en parler sérieusement. En attendant, on ne tire pas sur une ambulance.“
Bah wesh, ça clashait fort déjà dans les années 70. Le pauvre boug n’avait tellement plus ni la cote, ni la faveur des sondages, que cela ne servait à rien de continuer à l’enfoncer encore plus selon Françoise.
Sauf que moi, au début, j’avais compris l’inverse : évidemment je ne connaissais pas cette histoire ci-dessus que j’ai trouvée sur Wikipedia avant d’écrire cet article, mais j’avais tout de même entendu l’expression ailleurs.
Et j’étais persuadé qu’elle voulait dire : ce n’est pas en tirant sur l’ambulance qu’on évite les blessés.
Pour moi, le sens de l’expression signifiait : vouloir arrêter les désastres en supprimant ceux qui cherchent à les soigner.
Si on devait comparer avec ce que l’on vit aujourd’hui, ce serait l’équivalent de : “si on ne souhaite plus voir les chiffres des victimes du COVID monter, il faut éteindre nos TV.”
En gros, je pense que je confondais cette expression avec une autre : “tuer le messager”, on préfère tuer celui ou celle qui annonce le message plutôt que d’assumer et/ou prendre la responsabilité du message.
Et pourtant, les deux interprétations se combinent plutôt bien …
J’adore regarder toute l’énergie que l’on peut gaspiller en voulant saccager toutes les solutions des autres. Je m’inclus à 1000% dedans.
On passe notre vie à dénigrer la manière dont le monde fonctionne, pour instantanément dénigrer ensuite celles et ceux qui proposent de solutions pour le changer. Et plus la solution semble douce et semble s’approcher plus de l’amour que de la haine, plus le dénigrement est farouche, accusateur.
La raison est que l’on adore tirer sur l’ambulance, car nous préférons ne pas comprendre ou ne pas voir le problème pour ne pas voir notre propre reflet, notre propre vision du monde et notre incapacité personnelle à changer de point de vue tout en désavouant les personnes qui essaient.
Donc finalement, on adore achever la personne déjà faible car c’est le faible en nous que l’on tue. Ou en tout cas, ce que l’on pense de notre partie faible. Et surtout cela nous evite de passer trop de temps à tenter de comprendre la soi-disant faiblesse de l’autre.
Sauf que je t’en avais déjà parlé : la faiblesse est un mot valise dans lequel on range tout comportement non conquérant, non dominant, non “sûr-de-soi”.
Donc quand on achève le blessé, on se protège aussi de comprendre la cause de son mal.
Il est simple à tuer, et une fois mort, on ne peut plus lui poser de questions.
Nous avons une vue partielle de l’amour, la bonté, la gentillesse …
Pour nous, pour toi, pour moi, en majorité, ces mots sont acceptables et normaux dans des contextes bien précis.
L’amour, c’est l’amour des parents pour leurs enfants, c’est l’amour exclusif entre un home et une femme.
La gentillesse : c’est être doux, à l’écoute, empathique et souriant.
La bonté c’est une nature, celle de donner, de s’offrir à l’autre, de penser à l’autre en premier.
Et ce sont tous des comportements que nous admirons tant qu’ils restent en petit comité, à une place bien précise, la plus petite possible. Parce que dehors c’est la vie, la vraie, c’est la guerre tu comprends ! On ne va pas être gentil avec celui qui nous gueule dessus, on ne va pas aimer deux personnes en même temps, surtout de deux sexes opposés en plus, puis alors on ne va pas être bon avec la première personne venue, parce que tu sais, Bon, ça s’écrit pas avec un C …
Donc on évince volontairement un panel de solutions de notre esprit…
Avec comme principal objectif de les disqualifier par essence, sans jamais chercher à les envisager, parce que ce serait une trop grande prise de risque pour nous de les essayer et de voir qu’elles fonctionnent (… Ou pas ! Je n’ai pas d’a priori…), elles pourraient trop bousculer notre façon de penser.
Regarder à quel point toi ou moi on aime détester, nier, contredire, rire de l’autre quand il n’est pas un représentant de nos schémas mentaux me passionne.
Ainsi on en arrive à bâtir nos vérités :
Jamais la gentillesse ne peut être stratégique et radicale si on y applique une forte discipline, sinon c’est de la manipulation, en tout cas surtout pas de la gentillesse, puisque être gentil, c’est être doux, et si être doux ça réglait nos merdes du quotidien, on le saurait quand même depuis le temps non ???!!!
Jamais l’adultère, le polyamour ou l’échangisme ne pourraient être de l’amour, puisqu’on le sait, l’amour, le vrai, c’est d’aimer une et une seule personne et, si possible, dans la majeure partie du temps du sexe opposé ! Parce que sinon ce n’est plus de l’amour, c’est de la perversion, du sadisme, du… Enfin un truc dégueulasse quoi !
Et alors la bonté…. Pffff … Quelle connerie ça encore …. Jamais prendre en compte le point de vue de l’autre, travailler sur sa propre perception du monde afin de mieux le comprendre pour mieux le contredire ne pourrait être de la bonté. La bonté, c’est surtout donner à l’autre parce qu’on est trop gentil. C’est bien hein ! c’est mimi tout plein, mais ça ne sauve pas d’une guerre, ça traduit surtout un manque de courage pour ses opinions et une incapacité crasse de savoir les défendre.
Les bonnes grosses vérités générales dont on hérite quoi…
Est-ce qu’à travers cette caricature j’essaie de dire que les vraies solutions se trouvent dans l’inverse de ce que l’on pense, de ce que l’on a appris de nos histoires personnelles-familiales-sociales-historiques ?
Absolument pas ! Certain.e.s utilisent l’amour par perversion, d’autres la gentillesse comme manipulation et enfin d’autres encore justifient leurs manques de courage par “bonté naturelle”.
Je veux juste en arriver au fait qu’en gommant automatiquement de nos pensées que ces solutions existent, on s’enlève une grande part de potentialité. Et on finit par nier tacitement que ce que l’on ne voudrait jamais accepter pourrait parfois nous sauver, que ce que l’on pense ne jamais pouvoir faire parce qu’inutile pourrait parfois transformer notre vie.
Mais si on n’essaie pas, on ne sait pas. Pire, si on élude même le principe d’en discuter, on devient une ambulance vide : plein de principes pour nous guider sans même savoir vraiment pourquoi on prend la route.
Si ce n’est pas clair, c’est que tu n’es pas encore assez habitué.e à moi, voici un moyen infaillible pour y remédier :
Sauf que maintenant, il est possible de le mesurer …
Alors jusqu’à maintenant dans cet article, il s’agissait juste d’une discussion de salon sur différents courants de pensées, de gens qui aiment bien se triturer le cerveau pour rien, comme moi. Et aussi bien qu’aucune validation statistique ne venait donner raison aux comportements dits “standards” qui sortent de notre éducation, il y avait encore moins de données pour les comportements dits “déviants” que je tentais de faire deviner en première partie, car peu empruntaient ces chemins.
Heureusement, la révolution du digital, d’internet, des données, de la communication étendue par-delà les frontières physiques, nous ont apportés autre chose que les aberrations comme Wish (si toi aussi tu as de pubs wish sur Facebook ou Instagram, je veux bien que tu m’expliques à quoi servent les trois quarts des objets, je ne comprends absolument pas…), ils nous ont apporté des docteurs, des psychologues, des ingénieurs, des comportementalistes ou même des gens non spécialisés qui testent, mesurent et partagent leurs infos.
Et une fois qu’on le sait, c’est à toi de choisir : soit ça te donne plus d’ambulances sur lesquelles tirer, soit ça te permet de voir que tous les malades ne souffrent pas des mêmes blessures en même temps tout en ayant des anticorps différents et que ça ne sert à rien de tirer sur eux dans l’espoir que tout aille mieux.
Aujourd’hui je vais me servir de ce podcast, Vlan, pour illustrer mon propos mais uniquement car ma sélection porte sur ce sujet. Vlan n’est pas centré là-dessus. Pour t’en dire un peu plus sur ce média, c’est une suite d’ITW de Gregory Pouy, que j’apprécie beaucoup, où il parle de sujets complètement variés, pendant 30 min la majeure partie du temps, parfois 1 h. Sa thèse de podcast, je te la cite :
“Vlan, c'est un podcast pour mieux comprendre notre société à travers le lien. Le lien à soi, aux autres et à la nature. Vlan, c'est une discussion entre Grégory Pouy et une personne éclairée et passionnée - Chercheur, anthropologue, journaliste. Tous les mardis, recevez un nouvel épisode court pour comprendre les grands mouvements du moment”
Et je trouve que le contrat est parfaitement rempli.
Seulement, les épisodes que je préfère, ce sont ceux où l’on ne tire pas sur l’ambulance.
Mes 3 ambulances favorites :
Vlan #51 (VF) Hacker votre cerveau pour être heureux avec Mo Gawdat :
Je t’annonce la couleur tout de suite car ce point est amené dès le début par Mohammad dans toutes ses ITW : il a perdu son fils adolescent à cause d’une erreur humaine lors d’une intervention hospitalière banale, et il dit être heureux.
Je pourrais presque m’arrêter là. Moi, ma fille meurt demain, je deviens une épave, si on arrive à m’empêcher de me foutre en l’air. Donc quelqu’un qui me raconte l’inverse, ça m’interpelle. De plus, Mohammad, ce n’est pas le mec ché-per qui élève des chèvres en haute montagne avec 8h de méditation entre deux pâturages (tu le vois le gros cliché là ?), c’est un multi-entrepreneur, ex-patron de Google X et spécialiste marketing. Donc lui qui vient me parler de bonheur, je me dis qu’il s’est égaré ou que c’est, justement, un coup marketing…
Donc j’écoute le podcast, je regarde des vidéos, je commande le bouquin (pas encore lu, déso) et je m’aperçois qu’il a créé une formule pour définir le bonheur : Le bonheur est > ou = à la perception des événements de notre vie – nos attentes. Simple. Efficace. La perception des évènements, ce n’est pas vraiment ce qui arrive dans ta vie, c’est ce que tu crois qu’il arrive pour toi, tes attentes, ce ne sont pas des faits réels et concrets à venir que tu peux peut définir, c’est juste ce que tu penses qui te fera du bien avec la somme de tous tes biais qui t’influencent.
Donc en gros, tu vois que le bonheur, c’est toi qui le décides. Face à ce constat, tu as trois choix : soit tu souris ou tu t’énerves en me lisant : “pouarf encore un gourou de me… qui veut vendre sa dau.. et Raph, ce mec trop gentil mimi tout plein, il est encore tombé dedans !”, soit tu te jettes dessus : “oh mais oui c’est trop ça je le savais, je vais tout suivre ses préceptes à la lettre et comme ça je serai enfin heureux.se” (maintenant que tu as l’équation, tu vois que c’est pas gagné), soit tu t’interroges, tu laisses entrer en toi la possibilité qu’il a peut-être raison et tu essaies de l’appliquer sur des petites choses de ta vie : avoir le moins d’attentes possibles sur des choses que tu ne maitrises pas et bien séparer ce qui arrive vraiment de ce que tu crois qui arrive pour te faire une idée plus claire, enfin mesurer l’état de bonheur ressenti. Si ça marche tu continues, si c’est pourri, tu arrêtes.
Vlan #40 Les relations amoureuses à l’ère digitale avec Esther Perel :
La première fois que je l’ai vue, c’était dans des TED Talks. Esther, elle est flippante. Elle te parle avec tellement de sourire, de voix douce et de recul de ce qui pour toi est le pire qui puisse arriver dans une vie de couple que t’as envie de lui jeter des trucs dans la tronche en lui disant “meuuuuffff : tu écoutes ce que tu racontes là ?? Mais genre, vraiment ???”
Sauf que Esther, elle en a vu un paquet de couples défiler dans son cabinet. Elle en a accompagné un paquet qui n’ont pas réussi à s’en sortir, et un paquet qui ont réussi. Alors au final, tu reprends tes trucs, tu ne lui jettes pas tout de suite dans la tronche et t’écoutes. Même si c’est dur. Même si ce n’est pas du tout ton modèle mental du couple. Parce qu’Esther, elle a surement compris des points que tu n’as pas compris encore. Et ce “tu” il est pour moi autant que toi hein …
La vision d’Esther est que le concept du couple s’est figé il y a des centaines d’années et alors que tout le reste du monde a évolué, cette vision non. Et ça Esther ne le dit pas mais je le rajoute : le modèle multi-centenaires adopté nous pousse à croire qu’il en a toujours été ainsi, alors qu’absolument pas. L’Homme a connu plein de versions de couples ou de communautés différentes, et celles qui ont duré le plus longtemps ne ressemblaient pas du tout à aujourd’hui. De plus, dans un monde du couple et de l’amour qui changent, le digital n’aide pas non plus à se sentir bien et épanoui.
Thomas, la première fois que tu l’écoutes, c’est compliqué. Parce que c’est un Ovni. Rien que sa façon de parler dans notre monde rapido-jaipasltempso-sicestpourdireçataisto-survolté irrite. Thomas, il prend le temps de t’observer, de chercher ses mots, de comprendre ce que tu veux et ce que tu cherches avant que tu ne parles et il poursuit par un exposé.
Thomas est un maitre de la CNV : Communication Non-Violente. Et de prime abord, avec CNV on pense : “ah ok je vois, comment s’écraser devant quelqu’un de supérieur, ne pas s’énerver et attendre que ça passe”. … J’avoue, c’est ce que moi j’avais pensé au début… Mais en fait non, c’est tout le contraire.
Thomas a écrit un bouquin (enfin plusieurs, mais un en particulier) : “Cessez d’être gentil, soyez vrai ! Nous avons appris à nous couper de nous-même pour être avec les autres. La violence au quotidien s'enclenche par cette coupure : la non-écoute de soi mène tôt ou tard au non-respect de l'autre”.
Tu comprends que pour lui, la CNV, c’est une arme (oui je fais exprès) pour être plus sûr de toi, plus affirmé. Et que là où tu pouvais penser “bonté fragile” au premier regard, en fait il parle de “force vulnérable”. Et il te donne des pistes pour prendre soin de toi, dont le principe de “douche psychique” pour nettoyer ton mental.
Pas con quand on y pense : tous les jours tu nettoies les saletés que tu as sur le corps. Quand est-ce que tu prends le temps de nettoyer les saletés que tu as dans la tête ?
N’oublie pas de partager cet arctile à un.e ami.e pour dire que tu n’es pas d’accord !
Tu pourrais lire cet article et te dire : “ouais donc le but c’est de me dire que tout ce que je pense d’instinct est faux, et qu’il faut que j’approuve sans broncher tout ce qui me dégoute, me révulse, ce en quoi je ne crois pas juste parce que de base je disais que les autres avaient tort alors qu’e c’est moi ! Oui mais alors je passe de tirer sur l’ambulance à tirer sur moi-même, dans tous les cas il y a un mort non ?”
Et je comprendrais …
Mais ce n’est pas du tout mon propos : je te l’ai déjà dit, je ne pense pas qu’il y a une partie du monde qui a tort et l’autre raison.
A travers cet article, j’essaie de faire passer le message que plus nous aurons de données sur une multitudes de solutions potentielles aux mêmes problèmes posés, plus nous nous apercevrons que nos multi singularités ont tendances à égaliser les courbes et que peu de solutions magiques émergeront totalement au-dessus des autres. Car selon note contexte, nos vies entremêlées, parfois une solution sera bonne mais plus à un autre moment et pas pour une autre personne. Et je crois que rarement les solutions imposées par notre cadre natif sont les bonnes.
Après, tu peux ne pas aimer le message de cet article, c’est ton droit le plus complet. Mais ne tue pas le messager.
Bon WE ! 👋🏼